Avant l’invention de la bobine, les fils étaient vendus en écheveaux. La brodeuse enroulait donc du fil sur un petit support pour le conserver à l’abri dans sa boîte à ouvrages. Ces petits objets plats aux formes variées faisaient partie de presque toutes les boîtes à ouvrages du XIXe siècle.
En anglais, on utilise le terme « thread winder ». En français, on parle d’enrouleur de fil ou de bobinoir.
Je vous propose une visite de ma petite collection.
Ces objets existent en différentes matières.
Alors voici ceux en bois :
La forme peut être simple : un carré ou un rectangle aux côtés concaves :
D’autres sont plus sophistiqués, en forme de flocons :
Certains peuvent être peints :
Le papillon est un souvenir de voyage de Nice, comme c'est inscrit à l'arrière.
Celui-ci est caractéristique des modèles vendus à Spa en Belgique.
Originaire de Brienz en Suisse, il est orné d'une ravissante peinture miniature.
Ceux-ci sont formés par des assemblages de 2 bois différents :
Enfin, ces derniers sont en bois recouverts de papiers imprimés et vernis. Ils font partie des tartanware, aux couleurs des clans écossais :
Le troisième est un modèle qui combine enrouleur de fil et pique-épingles. Ils étaient fabriqués à Mauchline en Ecosse.
On en trouve aussi en verre :
Ce peut être du verre moulé :
Ou du verre gravé :
Enfin celui-ci est constitué de verre rouge et de miroir. Il représente le château de Stolzenfels, situé sur le bord du Rhin près de Coblence. Ces enrouleurs étaient aussi des souvenirs de voyage, à une époque ou le tourisme commençait à se développer.
Ils existent aussi en os ou en ivoire :
Ces modèles unis présentent des formes variées.
Toujours en ivoire ou en os, mais décorés :
La technique ici est de graver des points ou des cercles et de les colorier. Ils sont du début du XIXe siècle.
Celui-ci présente un décor brun foncé qui contraste avec le bord clair.
Les premières matières synthétiques ont aussi été utilisées dès la fin du XIXe siècle :
Bakélite, celluloïd, galalithe… je suis incapable de les distinguer !
On en trouve aussi de très beaux en nacre :
Les formes sont variées, la taille va de 2,5 cm à environ 5 cm.
Certains sont ajourés, d’autres finement gravés. Ils datent souvent du début du XIXe siècle.
Les plus petits :
Et le plus grand :
Moins courant que la nacre blanche,
celui-ci est en nacre d’ormeau ou abalone.
Ceux en métal, plus ou moins précieux, étaient souvent inclus dans des nécessaires à couture.
Celui-ci est en métal argenté :
Les cartes à fil en carton sont des versions industrielles des enrouleurs de fil.
Ceux-ci sont des reproductions modernes. Enfin plutôt des réalisations du XXIe siècle :
Le premier est en métal et chinois, le second est en bois recouvert de papier.
Et voici ce qu'on peut recevoir quand on lit mal une annonce en ligne :
C'est bien un enrouleur, mais pour de la laine ! Il mesure 16 cm de diamète !
Il existe aussi des modèles en porcelaine, en jade ou en marbre, en écaille ou en corne, en paille... mais je n'en ai pas encore trouvés.
Un petit volume de référence en anglais a été publié en 1989 : Thread winders for collectors de Diane Pelham Burn.
Je vous souhaite à tous une bonne semaine.
A bientôt !